Les Belles Histoires de l'Uncle Pomme
TEXTE : Uncle.Pomme@Worldonline.fr
La première partie des Belles Histoires de l'Uncle Pomme
Nous voilà donc filants sur la belle route côtière du ponant de la Sardaigne. Entre temps notre 3ème compère dans sa clito
biturbo à injection directe a quitté Grenoble,
pris le ferry à Nice, traversé la Corse, pris le bac pour franchir les bouches de Bonifacio et nous rejoindre enfin en notre vert camping.
Il est très fort en conti, la preuve en image !
Notre terroriste lillois a lui réussi sa prise d'otages... Heureusement, car il avait rempli son sac à parachute de dégaines à doigts; sac à pof taille sac à main, gri-gri magique qui protège de la rupture de poulie, baudrier anti-hémorroïdes etc.. Quelle idée !
Enfin bref, à l'heure dite et à part quelques désagréments passagers à l'aéroport
d'Alghéro, style gros déploiement des carabinieri
Sarde à l'américaine (la deuxième plaie locale après l'architecture Sarde) nous
l'avons embarqué manu militari pour le paradis du dévers Sarde : Isili !
La route pour Oristano commence dans une impressionnante
atmosphère de brumes, déroulant le petit ruban d'asphalte qui sinue entre une
mer tout en bas en bas et des montagnes massivement vertes.
Puis l'ambiance se détend et vire à la Côte d'Azur,
littoral rocheux et petites anses de caractère...mais sans le béton ! A tel
point que nous descendons pique-niquer en bord de mer sur de grandes dalles
très découpées, gentiment chauffés par notre compère El Sol... Moment de trêve
ineffable dans notre farouche combat contre le rocher.
Après Oristano nous quittons
la route de Cagliari pour tourner hardiment à
l'ouest vers le site de Monte Arci, un ancien
volcan éteint, désireux que nous sommes d'éprouver notre Fighting Spirit renaissant.
Las, la N442 finit par se dérober pour nous laisser
d'abord en compagnie des cochons puis d'un vilain petit chemin de terre ! On
ouvre par quelques petits tours en ronds sur le plateau pelé pour s'échauffer
puis on intéresse la partie avec d'aimables et distingués conciliabules : "C'est
par-là j'te dis ! Mais non, enfin, c'est à droite ! J'te l'avais bien dit qu'il
fallait tourner avant... Et m... !"
Voilons d'un pudique silence ces échanges
certes fleuris mais qui n'apportent rien à la dimension épique de ce récit.
Poursuivons donc sur nos fiers vaisseaux qui continuent à bringuebaler à qui
mieux mieux sur cette surface chaotique. Jusqu'à s'échouer paisiblement sur
une sorte de tour de guet dédiée à la surveillance des feux de forêts. Affamé
de grimpe je me jette dessus et la transforme d'un coup de dégaine magique en
SAE Sarde. En bas du promontoire se devine la falaise tant désirée. Ahh, Du-Ro-Cher
!
Les mousses
y prospèrent dans une fraîche humidité sur un rocher d'origine métamorphique.
Une trentaine de lignes se rassemble autour d'un petit cirque, du 6a au 7c+
de 15 mètres de hauteur en moyenne. Celles parcourues par vos serviteurs ne
se sont pas révélées franchement transcendantales...
Un peu douchés par cette paroi et pressés par la nuit et le froid qui marchent
sur nous de concert, nous nous mettons en quête d'un havre de sommeil. Dans
le petit bois proche un appentis poussiéreux nous offre son toit près d'une
table à pique-nique pour touristes.
A les joies simples de la nature sauvagement apprivoisée !
Toujours à vue nous traçons le lendemain plein pot vers l'ouest sur Isili, la Mecque di Strapombio. La quête du Saint Topo
y recommence comme à Sassari : le Livre Sacré est introuvable !
Heureusement avant que le stress nous submerge un de nos prêcheurs égaré dans
une petite échoppe du village, les pieds gonflés et la foi vacillante en a la
jubilatoire révélation. Ouf !
Attention ne confondez pas les carabinieri du village, retranchés dans leur
bunker à barreaux et aimables comme des clones de Sadam Hussein (barbe comprise)
avec le policier municipal ! Ce dernier nous informe gentiment que nous pouvons
camper sauvage sur le site même. Ce ne sont pas les premiers français affamés
par le fumet alléchant du dévers qu'il voit se jeter désespérément sur lui.
Cela lui arrive régulièrement depuis que son prénom est louangé dans un magazine
de grimpe très connu, que nous ne citerons pas !
Et donc là,
au milieu des vaches, du taureau, des veaux et... des bouses de vaches nous
plantons avant la nuit notre home sweet home isilesque.
Que le cadre est enchanteur, que la falaise est belle !
Nous sommes seuls, cernés de toits. Bien décidés à ne pas nous rendre sans combattre
nous frémissons d'impatience que la vraie fête commence enfin !
Que va-t-il
arriver ? L'ennemi va-t-il venir à bout de notre Fighting Spirit ?
Et le chien noir vagabond quel rôle va-t-il jouer dans cette intrigue grimpesque
?
Ah, la suite si vous le voulez au prochain épisode des Belles Histoires !
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