Isabelle BIHR : interview

Interview de Florent Wolff / Photo : Yann Corby

Isabelle, on a de toi une image d'une grimpeuse très polyvalente, ce qui n'est pas faux. Mais, est-ce que tu te considères avant tout comme une falaisiste ou une compétitrice ?

Ah ! Ahhh ! Ahhhhhhh !!!!!!! Toujours cette sempiternelle question. que je trouve exaspérante. Toujours cette volonté de classer les gens dans des cases. c'est tellement plus facile. mais la réalité est multiple !!!

Ce qui m'intéresse avant tout, c'est l'escalade, le plaisir que j'y prends et la volonté de repousser mes limites, d'explorer une gestuelle et des difficultés nouvelles qui me permettent de me remettre en question et d'intérioriser encore davantage une grimpe que je considère comme un moyen d'expression. Expression de ma personnalité et interprétation personnelle, réponse à un problème donné, qui m'est propre. La falaise est une pratique totalement différente de la compétition, mais qui n'est pas pour autant exempte d'esprit compétitif et d'ambiances malsaines. Ce qui me gêne dans ce type de classification c'est que les premiers (falaisistes) se revendiquent comme les vrais, les purs, les détenteurs d'une certaine éthique. Les compétiteurs étant des hamsters, des bouffeurs de résine à l'éthique douteuse. Il y a deux ans, j'ai fait énormément de compétitions tout simplement par curiosité et volonté d'explorer mes limites. Et c'est vrai que c'est réellement le pied quand tu grimpes à merveille et que le public est déchaîné et que tu peux partager ta joie avec lui. Par contre quand tu te plantes, il te reste comme un goût amer et une frustration énorme. De plus, je pense que la compétition demande une rigueur, une gestion du stress et de la pression que tout le monde n'arrive pas à supporter et que l'on peut mettre avantageusement à profit en falaise. La compétition, c'est une manière différente d'aborder l'escalade et qui est aussi très enrichissante, mais qui évidemment ne doit pas être l'unique voie d'accès ! Mais je ne connais personne faisant uniquement de la compétition : ce serait ridicule et absurde de passer à côté de ce qui constitue la vraie richesse de cette pratique. La falaise pour moi, c'est la convivialité, le partage avec le groupe ou avec la personne avec qui tu grimpes. C'est le plaisir, la performance, la nature, la beauté minérale et le voyage, la découverte. Donc, pour répondre à ta question, je ne me considère pas au travers de tes catégories, mais simplement comme une exploratrice de mes possibles. Ce qui compte avant tout, c'est la passion et l'enthousiasme que l'on met dans ce que l'on fait !

Quels sont tes projets prioritaires (en escalade) cette année ?

J'espère pouvoir partager harmonieusement mon temps entre falaise et compétitions. Au niveau de la falaise, j'en fais régulièrement toute l'année et j'ai pour l'instant quelques projets rapides. Mais, depuis le début de l'année et ce jusqu'à mi-juin, je m'entraîne assez dur pour être plus forte et en grande forme pour la deuxième partie de l'année. C'est pourquoi, j ai envie de faire un grand voyage à l'étranger au mois d'août pour découvrir de nouveaux endroits, un nouveau pays, une nouvelle escalade. Je n'exclus pas d'autres séjours, par exemple en octobre ou plus tard pour des séjours plus courts avec un ou plusieurs grands projets. Cette année, je mets tout en ouvre pour passer un cran supplémentaire : pourquoi pas 8a à vue et 8b+ après-travail ? Côté compétitions, je vais privilégier la difficulté avec le circuit de la coupe du monde, et surtout les masters d'Arco et de Serre-Che et le championnat du monde à Biel. J'ai aussi envie de faire quelques étapes de coupe du monde de bloc just for fun et parce que j'aime bien ça !

Est-ce que tu considères que l'escalade est ton centre d'intérêt principal ?

Oui, mais pas le seul. Cette année, je termine mon année de maîtrise en faisant mon mémoire de philosophie. Ce qui est important, c'est de ne pas s'enfermer dans un seul truc. il y a tellement de choses intéressantes et c'est bien de trouver un équilibre personnel, un épanouissement, indispensable si on veut décrocher les étoiles. L'escalade n'étant rien d'autre que le reflet de sa propre énergie intérieure.

Il y a bientôt deux ans, tu as quitté ton Alsace natale pour Grenoble, constates-tu des différences majeures entre les milieux de la grimpe de ces deux régions ? Si, oui, ou se situent ces différences ?

Si j'ai quitté l'Alsace c'est parce qu'il manquait un véritable dynamisme, une émulation de groupe et des gens pouvant m'aider et me conseiller dans mon entraînement. Et puis c'est vrai que si je suis loin d'avoir faites toutes les voies d'Alsace, j'ai fait un peu le tour de ce qui m'intéressait et était abordable : j'avais l'impression de tourner un peu en rond et de réessayer ou de refaire toujours un peu les mêmes voies. Je cherchais un nouveau souffle, une autre dimension qui me permettrait de m'entraîner dans de meilleures conditions et de pouvoir grimper en falaise toute l'année et de trouver de nouveaux projets. C'est ce que j'ai trouvé à Grenoble : une véritable structure d'entraînement, un nombre important de grimpeurs d'un bon niveau et surtout des gens compétents tels que Bertrand Donzé et Fred Noé qui sont passionnés par l'escalade, l'entraînement et qui ont su créer un endroit où le groupe, la solidarité et l'échange avec les autres priment. Les falaises y sont proches et le climat est un peu plus clément. Cela dit, je ne dis pas que l'Alsace manque de dynamisme : le milieu des grimpeurs est très actif, mais ce qui me manquait c'était des grimpeurs ou des grimpeuses qui avaient les mêmes objectifs que moi. Néanmoins, l'Alsace me manque beaucoup et c'est avec beaucoup d'émotions que je me remémore les moments passés à grimper sur ce merveilleux grès rose. Quand je reviens en Alsace, j'ai toujours hâte de tâter du grès, ce grain si particulier où forêt et rocher forment un mélange exquis. Je pense qu'il n'y a pas de différences majeures entre le milieu de l'escalade à Grenoble et en Alsace, si ce n'est qu'à Grenoble, il y a une vraie culture escalade avec énormément de personnes qui font de l'escalade et vraiment beaucoup de grimpeurs qui ont un super niveau.

Comptes-tu rentrer en Alsace ?

Dans l'immédiat, non. J'ai besoin de revenir régulièrement en Alsace, c'est vital, mais Grenoble est une région bien agréable quand on est sportif et j'ai tellement de croix à faire avec tous ces rochers qui parsèment le sud de la France.

Que penses-tu de l'essor actuel du bloc ? Es-tu intéressée par cette discipline ?

C'est cool, c'est une activité très conviviale où l'on peut également grimper tout seul, juste avec ses petits chaussons. J'aime bien cette discipline très ludique où la force, la pureté du geste et l'imagination sont exigées. Il est vrai que je fais actuellement très peu de bloc, même si cela me tente beaucoup. Mais pour l'instant je préfère m'investir dans des voies dures, plutôt que dans du bloc. C'est vrai que j'ai plus une culture falaise, même si j'ai dès le début pratiqué cette discipline.

Quelles sont tes falaises et tes voies préférées ?

Le Kronthal. c'est affectif, c'est l'endroit où j'ai passé le plus de temps quand j'étais à Strasbourg et où j'ai fais mes premiers 8a et mon premier 8b, il y a une histoire entre nous. J'aime bien Gueberschwihr, c'est l'endroit où j'ai grimpé pour la première fois. J'aime également le Jura bâlois et en particulier la Falkenfluh où j'ai fait mes premières voies après-travail en 7b+ et mon premier 7c. Bergholtz est également une falaise que j'apprécie et que je n'ai découverte que l'année dernière. J'aime bien les falaises des Vosges du Nord en général. J'aime bien Baume-les-Dames, Ceüse, Claret, Buoux et le Franken et puis tout le reste.En fait, il y a peu d'endroit que je n'aime pas. Et j'aime d'avance tous les endroits qui me restent à découvrir. Mes voies préférées : je crois que je les aime toutes, car elles m'ont toutes demandé à un moment donné de ne penser à rien d'autre qu'à elles et de mettre tout en ouvre pour atteindre l'objectif que je m'étais fixé. Chaque voie réussie est devenue une partie de moi-même, parce que j'y ai mis toute notre énergie positive et tout ce qu'il y a de meilleur en moi.

Quels sont les grimpeurs (et grimpeuses) que tu admires ou qui peuvent te servir d'exemples à suivre ?

Fondamentalement, je ne peux pas dire que j'admire tel ou tel grimpeur encore moins qu'ils me serviraient d'exemples. Par contre, je trouve remarquable le parcours de certains comme Lynn Hill et Yuji Hirayama qui ont montré qu'ils étaient forts dans presque tous les domaines. J'aime bien l'approche d'Alexandre Huber qui recherche des lignes naturelles d'où pourraient jaillir de nouvelles difficultés, encore jamais égalées, j'aime bien son éthique. Güllich me semble impressionnant par rapport à l'avance qu'il avait sur son temps et paradoxalement on voit encore une fois que les grands esprits ne sont reconnus qu'après leur mort ! J'aime bien les précurseurs, ceux qui suivent leur propre voie.

Comment expliques-tu qu'il y a si peu de Français qui vont au Frankenjura et pourquoi affectionnes-tu cet endroit ?

L'Allemagne, ça fait peut-être moins rêver que d'autres destinations. Plus sérieusement, je crois que le Franken fait peur avec sa réputation de mono et bi tendus, et de couennes teigneuses. L'antre de la force pure effraie et peut-être que les gens ont peur de trouver des bouses à leur arrivée. En clair, c'est je pense l'ignorance qui rend l'endroit inquiétant. Il faut dire que le Franken c'est un style qui en général est assez particulier et on y prends vite conscience de ses limites ; ce peut être une remise en question cruelle que tout le monde n'est pas prêt à affronter ; c'est tellement agréable de faire un max de voies dans son style de prédilection, n'est-ce pas ? Cependant le Franken est mondialement connu et chaque année de nombreux étrangers y viennent. C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de Français, mais je crois qu'il y en aura de plus en plus, car le Franken a une saveur particulière et un certain cachet que l'on ne retrouve pas ailleurs. Il y a certes des Français qui y viennent, mais ce sont, mis à part les Alsaciens, surtout des bleusards qui aiment les voies power. Il faut dire qu'en général, le falaisiste moyen français semble préférer les belles longueurs conti et n'a pas un niveau de force très élevé : c'est normal, chacun est formaté par les voies qu'il est amené à essayer dans sa région. Mais je pense qu'avec l'essor du bloc et de la manière actuelle de débuter l'escalade où très vite on est amené à faire du pan et du pan Güllich cela va changer les goûts de chacun. Les petits jeunes ont vraiment le power et le Franken ne peut que leur plaire. Et puis le Franken propose des voies de tous niveaux et même des voies à réglettes sur 30 mètres. n'est-ce pas formidable ?

Quelle est ton opinion sur les voies dures en France du moment (celles de l'arrière pays niçois, par exemple) ?

Je n'en sais rien, je ne les ai pas essayées ! Il semblerait que ce soient des voies de rési longue assez déversantes et que l'on compare souvent aux voies que l'on peut rencontrer en compèt. Généralement les gens ont des réflexions à connotations plutôt péjoratives : comme quoi ça ne serait pas de la vraie escalade et qu'il suffit d'avancer et que c'est que les compétiteurs qui font comme par hasard ce type de voies. Ce qui me paraît évident c'est qu'effectivement ces voies semblent toutes être d'un style plus ou moins identique et qui tapent dans une même filière. Et moi je dis bravo à ceux et à celles qui les ont enchaînés ! Pour moi, tous les styles se valent dans le sens où chaque filière demande des qualités importantes. À chacun son style de prédilection, même si je pense pour ma part que la polyvalence est importante, car elle permet de remettre son style d'escalade en question et de ne pas s'enfermer dans une escalade trop figée. Le second point c'est qu'il semble effectivement hallucinant que des 8c+ et autres 9a puissent s'enchaîner en quelques essais et par autant de grimpeurs, alors que d'autres voies de référence d'un niveau équivalent comptent le nombre de leurs répétiteurs sur les doigts d'une seule main. Plusieurs hypothèses à cela : soit les voies de Güllich et de Huber sont sous-côtées, soit les autres sont surcôtées pour des raisons médiatiques, soit c'est les deux, soit encore il y a d'autres facteurs qui interviennent comme les conditions météo (pour Action directe), mais cela ne tient pas pour La Rambla, soit le style des voies du sud est moins traumatisant et permet un plus grand nombre d'essais sans se blesser. Tout cela n'est que pures conjectures étant donné que je n'ai pour l'instant pu par moi-même en faire l'expérience. Tous les paramètres que j'ai évoqué me semblent cependant pertinents et il semble en effet étonnant que, pour une même cotation, le nombre d'ascension soit aussi inégal. Il semblerait que la falaise soit également un monde où règne la convoitise et où les voies ne sont rien d'autres que des trophées que l'on accroche autour de sa vanité. Ah ! la nature humaine. Trève de bavardage : en escalade aussi, c'est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins !!! Es-tu intéressée par l'équipement ? Oui, mais je n'ai pas encore pris le temps de le faire effectivement. Je trouve fabuleux de découvrir une ligne, d'imaginer son tracé et de pouvoir l'essayer juste après : c'est magique !!!

N'y a t-il pas une hypocrisie autour de la taille des prises puisque de nombreuses personnes la critiquent tout en grimpant des voies taillées ?

C'est vrai qu'il existe des voies vraiment sympas et qui pourtant comportent des prises taillées. L'exemple extrême est celui d'Annot où toutes les prises sont taillées et pourtant je trouve que l'escalade y est fabuleuse, même si elle est un peu répétitive : mais tous les sites n'ont-ils pas une touch spéciale ? Je pense qu'on peut être opposé comme moi à la taille et pourtant aimer grimper dans des voies taillées sans pour autant être en contradiction avec soi-même ou encore hypocrite. Je m'explique : je n'aime pas la taille dans les voies où ça peut passer sans et où on taille pour des questions d'homogénéité. Je pense par exemple que la taille est une réussite pour Annot, un site où l'escalade n'aurait pas été possible sans. Et où de surcroît la taille s'y apparente davantage à de la sculpture, à une ouvre d'art, une création. Hélas, les artistes ne sont pas légions et en général c'est le massacre pur et simple et cela je le condamne évidemment. Le pire, c'est les abrutis qui se permettent de tailler des voies ou des blocs qui par ailleurs ont déjà été enchaînés et qui se font une voie sur mesure. C'est aller à l'encontre de ce qui fait la beauté de l'escalade : atteindre ou du moins essayer d'atteindre ce qui nous paraissait inaccessible de prime abord. C'est nous qui devons nous élever à la hauteur des voies et non les voies qui doivent s'abaisser pour satisfaire la vanité et la mythomanie de certains. Je crois que je pourrais même devenir violente si je prenais quelqu'un en flagrant délit. L'escalade ne s'achète pas à coup de marteau et autre perceuse, comme on irait acheter un produit au supermarché. La performance requiert une transformation de soi et non de l'obstacle. Il faut sculpter son corps et son esprit et éviter de se transformer en expert ès maçonnerie !!!

L'organisation des compétitions d'escalade en France est-elle assez "pro" ? Y a t-il des lacunes ? Souhaiterais-tu qu'il y ait plus d'argent dans le monde de l'escalade ?

Il faut bien avouer que c'est plutôt lamentable et le label " pro " n'est pas vraiment adapté.hélas !!! Les lacunes concernent non seulement les compétitions nationales, mais aussi et surtout les compétitions internationales. Presque tout est à faire, bien que certains fassent de grands efforts. Il faut améliorer l'ambiance des compétitions, faire en sorte que ce soit une véritable fête, mettre davantage les grimpeurs en valeur, expliquer au public ce qui se passe et ne pas les faire attendre pendant des heures ou alors il faut leurs proposer d'autres activités attrayantes. Enfin les conditions d'accueil des grimpeurs ne sont pas toujours bonnes. un peu de respect, bordel !!! Ce qui manque ce sont les moyens financiers, une bonne médiatisation, un professionnalisme. mais sans la TV, c'est même pas la peine d'y songer. Bien sûr, que j'aimerais qu'il y ait plus d'argent dans l'escalade, car actuellement je pourrais peut-être vivre de ma passion et ce serait vraiment appréciable. Ce serait une grande liberté et chacun pourrait peut-être davantage faire des trips falaise ou bloc intéressants sans trop se soucier du reste. Tu te demandes peut-être alors pourquoi je fais encore des compétitions ? Il y a quand quelques rendez-vous comme les masters qui sont assez pros et puis on espère toujours que ça va s'arranger.

Ton opinion sur la spirale de la perte de poids pour être performant en escalade ?

Je pense que ce phénomène est, quoi qu'on en dise, très marginal. De plus, ce n'est pas une solution à long terme en ce sens que notre organisme va plus se fatiguer et être fragilisé qu'autre chose. Ce qui fait le plus progresser c'est l'entraînement et d'être bien dans ses baskets. Néanmoins il est bon d'avoir une bonne hygiène de vie, de manger équilibré, mais il ne faut surtout pas se priver. Il faut se faire plaisir, c'est le plus important et ne pas se prendre la tête. l'essentiel est ailleurs. dans la tête justement ! Ponctuellement, je pense qu'il est bon de pouvoir perdre 2 ou 3 kilos pour atteindre son poids de forme si on veut faire des perfs, mais tout en mangeant équilibré et sans se priver. La perte de poids importante et les comportements de type anorexique ou boulimique auxquels tu fais très certainement allusion sont dangereux pour la santé et ne conduisent pas de manière durable à la performance, mais plus certainement à l'hosto !

Que penses-tu de la presse spécialisée escalade en France (Grimper, Vertical Roc,.) et dans le monde (Klettern/Rotpunkt, Climbing, Desnivel, Escalar,.) ?

C'est en général un peu pauvre et c'est vraiment dommage. À l'étranger on dirait que ça bouge un peu plus, mais je ne suis pas vraiment la presse étrangère.

Comment juges-tu le contenu des sites web d'escalade ?

Je n'en consulte pas beaucoup et j'avoue que je ne connais vraiment bien que celui de Yann Corby (http://escalade-alsace.ifrance.com) sur l'Alsace que je trouve sympa et où peut-être de vrais réflexions et débat pourraient émerger. Je pense que c'est une grande opportunité d'échange d'idées et que ça va sûrement booster le milieu de la grimpe, car chacun peut créer son site perso s'il en a envie.

Y a t-il trop ou pas assez de grimpeurs sponsorisés en France ?

Je n'en sais rien. Le problème ne se pose pas dans ces termes. Ce que je sais, c'est que les sponsors matos ne manquent pas et distribuent pas mal, mais que les vrais partenariats financiers, même pour les meilleurs ne volent pas très hauts, à deux ou trois exceptions près. Bref, le milieu purement matos d'escalade n'a pas de grands moyens parce que l'escalade n'est pour l'instant pas un grand marché, et les autres sponsors ne s'intéressent pas vraiment à l'escalade. Alors si tu fais le bilan, ce n'est pas très glorieux.

Quels sont les contrats que tu as avec tes différents sponsors ?

Je suis bien évidemment tenue à la plus stricte confidentialité. Néanmoins, je peux quand même révéler - en exclusivité, parce que c'est toi qui me le demande - que j'ai un contrat financier avec BLACK DIAMOND et FIVE TEN que je remercie d'ailleurs chaleureusement pour leurs soutiens.

Qu'est-ce qui t'a particulièrement choqué ou dérangé dans le monde de l'escalade ces derniers temps ?

Ce qui me choque en général c'est le manque d'éthique de certains qui confondent escalade et fast food et qui comme je l'évoquais précédemment n'hésitent pas à tailler, ou bidouiller pour s'approprier. L'escalade c'est comme la danse, il faut parfois des années d'effort pour arriver à ses fins et c'est le prix à payer qui en fait la valeur et la beauté.

Si tu as une remarque ou un coup de gueule à rajouter, c'est le moment.

Vive l'Alsace et vive l'escalade !!!

Florent Wolff - U-Climb.com

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